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Chiffres clés

Statistiques

Activités internationales en 2023

Malgré la poursuite de la décélération de la croissance économique mondiale en 2023 , l’activité internationale des principaux groupes français de construction a une nouvelle fois progressé de façon spectaculaire en 2023 (+26,4%), pour atteindre un chiffre d’affaires de €80 Mds. Cette hausse sans précédent depuis deux ans est liée à la fois à d’importantes opérations de croissance externe (en particulier la reprise de Cobra IS par le groupe Vinci fin 2021 et le rachat d’Equans par le groupe Bouygues fin 2022), et, d’autre part, à la croissance organique des groupes français.

Depuis deux ans, la part des activités internationales des entreprises françaises de construction représente plus de la moitié de leur CA total (53,8% en 2023 – CA total de €148,6 Mds).


Chiffre d'affaires international 2023 (en milliards d'euros)


Ce dynamisme ne doit pas occulter les difficultés auxquelles les groupes de construction sont confrontés, d’une intensité variable selon les régions et les pays : taux d’intérêt et d’inflation élevés en 2023, qui ont fortement impacté le secteur de l’immobilier, instabilité des chaînes d’approvisionnement, pénurie de composants électriques, volatilité du prix des matériaux (avec forte augmentation du prix de l’acier, du béton et du bois depuis la crise du COVID), pénurie de main-d’œuvre qualifiée, tous ces facteurs ayant entraîné un net renchérissement des coûts de construction.

À l’exception de l’Afrique où le CA a à peine fléchi (-0,3%), le CA international des groupes français est en hausse dans toutes les autres zones en 2023 : +31% en Europe, +22,1% en Amérique du Nord, +14,5% en Asie/Océanie grâce à la vitalité du marché asiatique, +38,6% en Amérique Latine et +28,8% au Proche et Moyen-Orient.
Dans les pays d’Europe occidentale (UE 14 + Royaume-Uni), qui représentent le principal débouché des entreprises françaises en Europe, le CA a progressé de 33,4% grâce au dynamisme du marché britannique. Dans les PECO, sous l’effet de la contraction de certains marchés, et malgré la vitalité d’autres pays, la croissance du CA des groupes français s’est ralentie en 2023 (+8,4%). Enfin, dans les autres pays d’Europe (hors RU), le CA s’est très fortement apprécié (+41,3%).

Depuis la récession de 2008, le classement des principaux débouchés, sans avoir connu de bouleversements extrêmes, a évolué, surtout dans le bas du classement:
- l’Europe reste le principal débouché des groupes français avec 63,1% de leur CA international total en 2023 (soit €50,5 Mds) ;
- l’Amérique du Nord figure en 2ème position depuis 2012 avec un CA de €12,6 Mds en 2023 (soit 15,8% du CA international) ;
- l’Asie/Océanie se positionne au 3ème rang depuis 2015, devant l’Afrique. Le CA atteint €6,4 Mds en 2023 (soit 8%), répartis entre €3,8 Mds pour l’Océanie et €2,6 Mds pour l’Asie. À noter que depuis deux ans, la part de l’Océanie est supérieure à celle de l’Asie ;
- l’Amérique Latine (CA de €5,3 Mds, soit 6,6% du CA international), qui se positionnait depuis de nombreuses années au 5ème rang des débouchés, gagne un rang dans le classement en 2023, sous l’effet de l’intégration de Cobra IS dans notre échantillon ;
- l’Afrique ne figure donc plus qu’à la 5ème place en 2023 avec un CA de €4,2 Mds (soit 5,3% du CA international) ;
- le Proche et Moyen-Orient se place au 6ème rang des débouchés (CA de €1 Md, soit 1,3% du CA international en 2023).

Répartition géographique du chiffre d'affaires international 2023 (en pourcentage)

L'évolution de la répartition géographique du chiffre d'affaires international des groupes français de construction se caractérise par :
  • la prépondérance des activités internationales sur le continent européen : si ce phénomène s’est accentué entre 2002 et 2006 sous l’effet de l’intégration des PECO au sein de l’Union européenne, la part de cette région représente toujours plus de la moitié du CA international des groupes (63,1% en 2023). Depuis la crise de 2008, le poids des nouveaux entrants a fortement reculé et le volume d’affaires dépend pour une large part des pays d’Europe occidentale. Avec la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le poids de la catégorie des « autres pays d’Europe » a bondi, passant de 13,5% en 2020 à 32,9% en 2023, compte tenu de la forte présence des groupes français dans ce pays ;
  • un ancrage solide en Amérique du Nord : elle est le deuxième débouché des entreprises françaises depuis 2012 et le poids du marché nord-américain en fait l’une de leurs zones prioritaires d’intervention. Après une hausse importante de leur CA en 2018 et 2019, liée à des opérations de croissance externe, suivie d’une légère contraction en 2020 du fait du contexte pré-électoral et de la crise sanitaire, le niveau d’activité est en forte progression depuis deux ans, sous l’effet des différents plans de relance adoptés aux Etats-Unis et au Canada, où les besoins dans le secteur des infrastructures sont considérables ;
  • la montée en puissance de l’Océanie : à la faveur des rachats d’entreprises locales effectués par les groupes français au cours de ces dernières années, la part de cette région a progressé. Sous l’effet conjugué du développement des activités et de la réduction du CA en Asie, le niveau de CA réalisé en Océanie dépasse depuis trois ans celui réalisé en Asie ;
  • une capacité de résilience en Afrique : dans un contexte concurrentiel exacerbé et une situation économique et financière difficile, et après un net recul d’activité entre 2014 et 2018, le CA se maintient à un niveau élevé depuis trois ans. Si la part de cette région était supérieure à 10% jusqu’en 2016, elle décline progressivement, ne représentant plus que 5,3% en 2023 ;
  • une présence géographique diversifiée : si de nombreux acteurs européens du secteur de la construction ont progressivement recentré leurs activités internationales autour de 2-3 marchés, les groupes français ont toujours maintenu une présence géographique diversifiée, malgré les aléas économiques et l’instabilité politique qui fragilisent certaines régions du monde. Outre leur intérêt pérenne pour l'Afrique où ils continuent de réaliser un volume non négligeable de leur CA, ils ont sensiblement développé leur volume d’affaires en Amérique Latine depuis quelques années. Enfin, ils ont considérablement accru leurs travaux en Océanie, multipliant les opérations de croissance externe. Au Moyen-Orient, si leurs activités se sont fortement contractées entre 2015 et 2021, la tendance s’est inversée depuis deux ans grâce au lancement de projets majeurs d’infrastructure.

Grâce aux opérations de croissance externe menées par le groupe Vinci avec la reprise de Cobra IS (Espagne) et le groupe Bouygues avec la reprise d’Equans, le secteur de l’énergie est passé au premier rang des débouchés des groupes français de construction avec 36,4% de leur CA international total en 2023 (soit €29,1 Mds). Les infrastructures de transport, qui constituaient jusqu’en 2021 leur premier domaine d'activité, figurent dorénavant au 2ème rang avec 23,8% (soit €19 Mds), suivies par le génie civil avec 15,4% (€12,3 Mds), les services avec 13,7% (€10,9 Mds), le bâtiment (7,3% – €5,9 Mds) et l’environnement/eau (2,1%).

Répartition sectorielle du chiffre d'affaires international 2023 (en pourcentage)

Le CA international a progressé de façon importante en 2023 dans la majorité des secteurs : +53,7% dans les services , +36,5% dans l’énergie, +21,5% dans le génie civil et +19,9% dans le bâtiment. La croissance a en revanche été plus modérée dans les infrastructures de transport (+5%) et dans l’environnement/eau (+1,7%).

L’évolution de la répartition sectorielle se caractérise par :
  • la part prépondérante de l’énergie, qui atteint 36,4% en 2023, contre moins de 5% jusqu’en 2005. De nombreuses opérations de croissance externe ont été menées par les groupes français dans ce secteur depuis 2018, et tout particulièrement depuis deux ans. L’accélération de la transition énergétique et les moyens financiers dont ce secteur bénéficie offrent de nombreuses opportunités partout dans le monde, tant en matière de production d’énergie que de distribution ;
  • le poids fondamental des infrastructures de transport (un quart du volume global) : si la hausse du CA depuis 2015 n’est pas aussi dynamique que dans certains autres domaines d’activité (tels que l’énergie et les services), ce secteur présente toujours un fort potentiel de croissance compte tenu des investissements importants prévus dans le cadre des plans adoptés dans de nombreux pays depuis la pandémie, destinés notamment à s’adapter aux défis du changement climatique et de la décarbonation des infrastructures de mobilité ;
  • la croissance des services : ce secteur (regroupant le facility management et les concessions), dont la part atteint 13,7% en 2023, a connu des taux de croissance majeurs depuis 2018. Après avoir été fortement impacté en 2020, sous l’effet de la pandémie mondiale, le CA est en très forte augmentation depuis deux ans avec l’intégration de Cobra IS et d’Equans, les services représentant une partie substantielle de leurs activités ;
  • la réduction importante de la part du bâtiment depuis plus de 10 ans : alors qu’elle représentait un peu plus de 20% jusqu’au début des années 2000, elle s’établit à 7,3% en 2023, soit son niveau le plus faible. La crise du secteur résidentiel, liée à la hausse des taux d’intérêt et à l’inflation, a encore accéléré cette tendance depuis deux ans.